Bien s’occuper de soi pour mieux aider les autres
Si vous faites partie des nombreuses personnes qui agissent comme aidant naturel (aussi appelé proche aidant), il est important que vous preniez bien soin de votre propre santé.
Prendre soin d’une personne malade demande beaucoup de temps et d’énergie.
Être proche aidant : pas toujours un choix
Certaines personnes choisissent d’être proche aidant, mais bien souvent cette tâche nous est imposée directement (p. ex. lorsque le conjoint ou un enfant est malade) ou indirectement (p. ex. un parent âgé qui s’attend que son enfant l’aide).
Peu importe les circonstances, la proche aidance a un impact important sur toutes les sphères de la vie (vie familiale, relation de couple, travail, etc.), mais aussi sur la santé mentale. Pour bien des proches aidants, souvent des femmes, la proche aidance vient avec une importante charge mentale additionnelle ou un sentiment de culpabilité de ne pas en faire assez pour son proche et peut facilement mener à l’épuisement si on ne prend pas soin de soi.Bien s’occuper de sa santé générale
Que l’on soit proche aidant ou non, manger sainement est toujours important, ce qui n’exclut pas une petite douceur à l’occasion (p. ex. un verre de vin, une pâtisserie). Il faut toutefois faire attention que ces douceurs, surtout l’alcool, ne deviennent une béquille pour atténuer le stress.
Vous savez que l’activité physique est excellente pour la santé tant physique que psychologique, mais vous vous dites que vous n’avez pas le temps d’aller au gym? Pas besoin de se compliquer la vie : faire une marche ou simplement faire des pas de danse en passant l’aspirateur, c’est faire de l’activité physique. L’important, c’est de bouger un peu chaque jour (idéalement au moins 30 minutes) et de choisir une activité qui vous plaît et qui s’inscrit bien dans votre horaire déjà chargé.
Bien gérer le stress
Pour les aidants naturels, le stress peut être lié à plusieurs éléments, par exemple :
- ·nouvelles responsabilités pour lesquelles on a peu ou pas de formation ou d’expérience (donner des soins, s’occuper des finances personnelles de la personne malade)
- manque de temps pour assumer toutes les obligations
- attentes irréalistes envers ses propres capacités ou celles de la personne requérant des soins
- mésentente avec la personne requérant des soins ou les autres membres de la famille
- sentiment d’isolement
Il est essentiel de reconnaître la source du stress afin d’identifier des pistes de solution et d’aller chercher de l’aide au besoin.
En plus d’aller chercher de l’aide, vous pouvez aussi intégrer certaines habitudes qui aident à mieux vivre avec le stress. Par exemple, faire de la méditation ou des exercices de respiration, prendre quelques minutes chaque jour pour faire une activité calme qui nous détend (prendre un bain chaud, lire avant le coucher, écouter de la musique).Partager les tâches
En tant qu’aidant naturel, on a parfois l’impression qu’on est la seule personne qui peut tout faire, mais des services d’aide sont disponibles.
Afin de vous permettre d’avoir une meilleure vue d’ensemble de tout ce qu’il y a à faire, faites une liste de tâches et placez-les en ordre de priorité. Ensuite, choisissez vos batailles et déléguez. Si vous n’avez personne dans votre entourage qui peut partager certaines tâches avec vous, il ne faut pas hésiter à faire appel à un organisme d’aide. Il existe des organismes qui œuvrent dans toutes les sphères, par exemple :
- aide pour le ménage ou l’épicerie
- livraison de repas préparés
- transport adapté
- centre de jour ou service de répit où la personne malade peut aller passer quelques heures ou quelques jours
- soins infirmiers à domicile
- groupe de soutien ou d’échange pour les aidants
- services conseils légaux ou financiers
Mettre des limites
Parfois, on a beau vouloir aller chercher de l’aide, la personne malade ne veut pas de cette aide extérieure. Il faut alors être capable d’imposer nos limites afin de préserver notre santé mentale et physique. Dans certaines situations, il est possible de bien prendre soin de quelqu’un sans dire oui à tout, mais parfois il faut imposer cette aide extérieure.
Mettre des limites peut entraîner des conflits avec notre proche ou de la culpabilité pour la personne aidante. Il est important d’avoir quelqu’un à qui on peut se confier (p. ex. un partenaire, un ami ou un professionnel de la santé) afin de pouvoir verbaliser et prendre du recul face à ses émotions.
Reconnaître les signes d’épuisement
Quand on est complètement investi dans une relation d’aide, il est facile de ne pas porter attention à nos signaux de détresse. Pourtant, il est essentiel de les reconnaître le plus tôt possible afin d’apporter les changements nécessaires ou d’obtenir de l’aide.
Si vous vivez l’une ou l’autre des situations suivantes, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé. Il pourra vous offrir son soutien en plus de vous orienter vers une ressource appropriée au besoin.
- Fatigue importante, sentiment d’épuisement
- Irritabilité, impatience
- Difficulté de concentration
- Perte d’appétit ou, au contraire, manger plus qu’à l’habitude
- Sentiment d’être dépassé par la situation
- Sentiment de culpabilité de ne pas pouvoir en faire plus
Il existe différents types de technologie qui peuvent vous aider à mieux soutenir votre proche. Avec son accord, vous pouvez par exemple utiliser l’application de sa pharmacie pour gérer ses médicaments. Ces applications permettent de commander les médicaments chaque mois ou de programmer un renouvellement qui se fera automatiquement. Elles permettent aussi d’envoyer une nouvelle ordonnance pour la faire préparer avant de passer la chercher en pharmacie (ou la faire livrer).
Si vous ne supervisez pas la prise de médicaments de votre proche vous-même, il existe des applications pour aider votre proche à prendre ses médicaments au bon moment, en faisant sonner une alarme par exemple. Elles peuvent aussi être utiles pour vous!
FAQ
Y a-t-il une différence entre les termes proche aidant et aidant naturel?
Non, les deux termes font référence à une personne qui apporte son soutien à un proche (enfant ou adulte), qu’elle soit liée par un lien familial ou non à ce proche. Il n’est donc pas nécessaire de vivre avec la personne pour être son aidant.
Le terme proche aidant est celui utilisé par les instances gouvernementales.
Puis-je être payé pour être un proche aidant?
Non, pour avoir le statut de proche aidant, il ne faut pas recevoir de rémunération en contrepartie des soins offerts. Toutefois, les gouvernements fédéral et provincial offrent différents crédits d’impôt aux proches aidants et aux personnes qui ont besoin de soins. Il faut répondre à certains critères et une attestation ou un formulaire rempli par le médecin traitant est parfois requis.
Certains organismes offrent des services gratuitement, comme de l’accompagnement pour les visites médicales ou de l’aide au ménage, ce qui peut réduire la charge financière du proche aidant.
Ai-je droit à des jours de congés comme proche aidant?
Vous pourriez avoir droit à un certain nombre de jours de congé payés pour obligations parentales ou familiales selon votre convention collective ou votre contrat d’emploi.
Certaines provinces proposent des congés avec ou sans solde pour les besoins associés à la proche aidance.
Enfin, il est possible de recevoir des prestations de l’assurance-emploi si on doit s’absenter du travail pour s’occuper d’un enfant ou d’un adulte gravement malade ou blessé ou qui est en fin de vie.
Pour en savoir plus, consultez le site web de votre province ou celui de l’assurance-emploi.
Votre pharmacien est là pour vous
Si votre proche doit prendre plusieurs médicaments de façon régulière, n’hésitez pas à demander l’aide de la pharmacie pour mieux les gérer. Il est possible par exemple de les mettre dans un pilulier ce qui facilite la prise quotidienne et réduit le risque d’erreurs.
Votre pharmacien peut aussi faire une vérification de l’ensemble des médicaments que prend votre proche, y compris les médicaments en vente libre, les suppléments et les produits naturels, afin de vérifier qu’ils sont tous appropriés. On recommande de faire cette vérification une fois par année ou lorsqu’il y a un changement à son état de santé (p. ex. nouveau diagnostic, hospitalisation). Prenez rendez-vous avec le pharmacien de votre proche pour vous assurer qu’il aura tout le temps nécessaire à consacrer à la revue de la médication et pour répondre à vos questions. En raison des lois sur la confidentialité, le pharmacien aura besoin de l’autorisation de votre proche avant de discuter avec vous.
Si votre proche n’a plus de médecin de famille, les pharmaciens peuvent s’assurer que les traitements prescrits sont bien efficaces et les modifier au besoin. Ils peuvent aussi prolonger les ordonnances qui viennent à échéance.
Prenez rendez-vous avec votre pharmacien dès aujourd’hui afin de discuter de ce que vous pouvez faire, en équipe, pour bien soutenir votre proche sans nuire à votre propre santé.
Les renseignements contenus dans cet article sont présentés strictement à titre informatif et ne visent pas à fournir des renseignements complets sur les sujets traités ni à remplacer les conseils d’un professionnel de la santé. Ces renseignements ne constituent pas des consultations, diagnostics ou opinions médicales, et par conséquent, ne doivent pas être interprétés comme tels. Veuillez consulter votre professionnel de la santé si vous avez des questions au sujet de votre état de santé, de vos médicaments ou de votre traitement.