Les médicaments pour vous aider à arrêter de fumer
Vous avez pris la décision de cesser de fumer? Félicitations! Plusieurs vous diront que c’est un gros défi, mais c’est en réalité un beau défi ! Vous en ressentirez les bienfaits rapidement et votre santé s’améliorera progressivement.
Il existe plusieurs méthodes pour cesser de fumer, mais aucune solution miracle.Vous devez trouver celle qui fonctionne le mieux pour vous. Pour plusieurs personnes, l’utilisation d’une aide pharmacologique pour arrêter de fumer augmente les chances de réussite. Elles atténuent les symptômes de sevrage et peuvent réduire les envies de fumer, ce qui diminue les risques de rechute.
Doublez ou triplez vos chances de réussite avec les aides pharmacologiques
L’efficacité des aides à la cessation tabagique est bien démontrée. Lorsqu’elles sont prises correctement, elles sont sûres et ne causent pas de dépendance. Selon les recommandations d’experts, tous les fumeurs qui désirent cesser de fumer et qui ne présentent pas de contre-indications devraient les utiliser pour augmenter leurs chances de réussite.
Deux catégories de traitements sont disponibles sur le marché : les thérapies de remplacement de la nicotine (TRN), qui incluent les timbres, pastilles, gommes, vaporisateurs et inhalateurs de nicotine, et les médicaments sur ordonnance qui ne contiennent pas de nicotine.
Selon les résultats obtenus dans différentes études cliniques, l’utilisation de TRN ou de médicaments non nicotiques peut doubler, voire tripler, les chances de réussite, surtout lorsqu’on a aussi recours à un service d’aide à l’abandon du tabac.
Quel type de traitement choisir pour arrêter de fumer
Les Thérapies de remplacement de la nicotine (TRN) diminuent les envies de fumer en libérant dans le corps une dose contrôlée de nicotine. Ils permettent de mieux contrôler les symptômes de sevrage et de réduire progressivement la quantité de nicotine à laquelle votre corps est exposé. Ils sont offerts sous différentes formes qui peuvent parfois être utilisées en association :
- Le timbre
- La gomme à mâcher
- La pastille
- L’inhalateur
- Le vaporisateur
Les timbres libèrent une dose constante de nicotine dans le corps à travers la peau pendant toute la journée. Ils sont offerts en trois concentrations (21 mg par jour, 14 mg par jour et 7 mg par jour). La concentration initiale est déterminée par le nombre de cigarettes fumées par jour. Par exemple, les gens qui fument 10 cigarettes ou plus par jour ont généralement besoin de la dose de 21 mg pour débuter. La dose peut ensuite être progressivement réduite.
Les timbres doivent être collés sur une région de peau propre, sèche et saine, exempte de poils, située de la taille au cou, comme la poitrine, le haut des bras ou le dos. Pour réduire le risque d’irritation de la peau, il faut éviter d’appliquer les timbres toujours au même endroit.
Pour une efficacité maximale, les timbres devraient être portés pendant 24 heures. Ainsi, ils permettent de mieux contrôler les envies de fumer qui surviennent parfois dans les 30 premières minutes après le réveil. Toutefois, il est possible de les retirer le soir au coucher si le traitement cause de l’insomnie ou des rêves bizarres.
Il est possible de prendre une autre forme de TRN qui agit rapidement si vous avez des envies irrésistibles de fumer malgré les timbres (p. ex. gomme, pastille).
Les gommes contiennent une petite dose de nicotine qui est rapidement absorbée par la muqueuse qui tapisse l’intérieur de la bouche. Elles peuvent être prises au besoin pour calmer une envie de fumer, ou plus régulièrement aux une à deux heures selon le cas. On ne mâche pas une gomme à la nicotine comme on mâche une gomme ordinaire. Pour libérer la nicotine de la gomme, il faut la croquer quelques fois, jusqu’à ce qu’un goût prononcé ou une sensation de picotement soit ressenti en bouche. Puis on place la gomme entre la joue et la gencive jusqu’à ce que le goût ou la sensation de picotement disparaisse. On répète ce cycle pendant 30 minutes, puis on jette la gomme, car elle ne contiendra plus de nicotine. Les gommes peuvent causer une irritation dans la bouche, une douleur à la mâchoire, des brûlures d’estomac, le hoquet ou de la nausée. Elles peuvent aussi coller aux appareils dentaires.
Les pastilles peuvent être utilisées dans les mêmes situations que les gommes. On les place entre la joue et la gencive et on les suce lentement jusqu’à dissolution complète. Elles agissent un peu plus vite que les gommes, ne collent pas aux appareils dentaires et n’ont pas à être mâchées. Elles peuvent aussi causer une irritation dans la bouche, des brûlures d’estomac, le hoquet ou la nausée.
L’inhalateur de nicotine libère une vapeur de nicotine à partir de la cartouche insérée dans le dispositif. La nicotine est absorbée dans le sang par la muqueuse de la bouche et de la gorge. Certaines personnes apprécient ce dispositif, car il garde les mains occupées. Il peut causer une irritation de la bouche et de la gorge, et est un moins bon choix pour les personnes asthmatiques, car il peut provoquer un bronchospasme.
Avec le vaporisateur de nicotine, on envoie une fine bruine qui contient de la nicotine dans la bouche. Il est préférable de ne pas avaler sa salive pendant quelques secondes pour permettre à la nicotine d’être absorbée. Il ne faut pas inspirer au moment de vaporiser le produit pour éviter que la bruine se dépose dans la gorge.
Les médicaments non nicotiniques, comme le bupropion et la varénicline, agissent différemment des TRN.
Le bupropion est un antidépresseur. Il diminue la dégradation de la dopamine et de la noradrénaline, dans le cerveau. Ces deux messagers chimiques seraient impliqués de façon importante dans les symptômes de sevrage ressentis lors de la cessation tabagique.
Quant à la varénicline, elle agit au niveau des récepteurs nicotiniques sensibles à l’acétylcholine, un autre neurotransmetteur du système nerveux. Elle a un double mécanisme d’action : en activant ces récepteurs, elle entraîne une réponse physiologique plus faible que celle produite par la nicotine, réduisant ainsi les symptômes de sevrage et les envies irrésistibles de fumer. D’autre part, elle empêche la liaison de la nicotine à ces récepteurs, réduisant ainsi la libération de dopamine. La dopamine est le neurotransmetteur qui est fortement impliqué dans le développement de la dépendance et qui entretient les effets positifs associés à la consommation de nicotine. Elle permet en quelque sorte de briser le cercle vicieux de la dépendance au tabac.
Lequel est le mieux : TRN ou médicaments d’ordonnance ? Il faut en discuter avec votre professionnel de la santé qui vous recommandera le traitement le plus approprié en fonction de votre état de santé, de vos médicaments et de votre réponse aux produits que vous pourriez avoir essayés dans le passé.
Votre pharmacien peut vous aider!
N’hésitez pas à discuter de vos préoccupations par rapport à la cessation tabagique avec votre pharmacien. Il sera toujours là pour vous soutenir tout au long du processus. Il pourra vous recommander une aide pharmacologique ou vous diriger vers un service d’accompagnement adapté à vos besoins.
Dans la plupart des provinces, les pharmaciens peuvent prescrire un traitement de cessation tabagique aux personnes qui répondent à certains critères.
Les traitements pour la cessation tabagique sont habituellement remboursés par les régimes d'assurances médicaments. Il peut toutefois y avoir des limites sur le nombre de semaines de traitements remboursées ou sur le montant maximal remboursé par année.
Les renseignements contenus dans cet article sont présentés strictement à titre informatif et ne visent pas à fournir des renseignements complets sur les sujets traités ni à remplacer les conseils d’un professionnel de la santé. Ces renseignements ne constituent pas des consultations, diagnostics ou opinions médicales, et par conséquent, ne doivent pas être interprétés comme tels. Veuillez consulter votre professionnel de la santé si vous avez des questions au sujet de votre état de santé, de vos médicaments ou de votre traitement.