Maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC): Causes, symptômes, définition et traitement
La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est une maladie pulmonaire évolutive qui touche plus de 2 millions de Canadiens. Poursuivez votre lecture pour mieux comprendre cette maladie et comment on peut la traiter pour préserver la qualité de vie.
Qu’est-ce que la MPOC?
Lorsque vous inspirez, vos poumons s’étirent pour aspirer de l’air frais, riche en oxygène. L’air circule dans les poumons jusqu’à des milliers de petits sacs, appelés alvéoles, qui sont situés l’extrémité des bronches. Dans les alvéoles, l’oxygène passe à travers la paroi des alvéoles pour atteindre la circulation sanguine et le dioxyde de carbone passe de la circulation sanguine aux alvéoles. Lorsque vous expirez, les poumons se contractent, poussant le dioxyde de carbone vers l’extérieur.
Si vous souffrez d’une MPOC, l’air circule moins bien dans vos poumons ou les échanges gazeux sont diminués dans les alvéoles en raison d’une bronchite chronique ou d’un emphysème.
Bronchite chronique
En cas de bronchite chronique, il y a de l’inflammation dans les parois des bronches, ce qui réduit l’espace disponible pour la circulation de l’air. Les poumons produisent également plus de mucus, ce qui restreint encore le flux d’air et entraîne de la toux, dans un effort pour éliminer le mucus.
Emphysème
Dans l’emphysème, les parois des alvéoles sont endommagées, ce qui affecte les échanges gazeux et diminue la capacité des poumons à s’étirer et se contracter pour faire sortir l’air, ce qui entraîne de l’essoufflement (aussi appelé dyspnée).
Quelles sont les causes de la MPOC?
Le tabagisme est responsable de 80 à 90 % des cas de MPOC. L’exposition à la fumée secondaire, l’exposition professionnelle à des poussières ou à des émanations (par exemple, poussière de céréales ou de bois, fumée, carburant) et les infections respiratoires répétées pendant l’enfance sont d’autres facteurs de risque importants. La recherche a également montré qu’une anomalie génétique est associée à un risque accru de MPOC.
La MPOC apparaît généralement après l’âge de 40 ans. Chez les personnes qui continuent à fumer, la maladie continuera à progresser. L’arrêt du tabac est le seul moyen de ralentir la progression de la maladie, car les traitements actuels ne peuvent que soulager les symptômes.
La MPOC peut également augmenter le risque d’insuffisance cardiaque, car le cœur doit travailler plus fort pour pomper le sang dans des poumons endommagés.
Comment la MPOC est-elle diagnostiquée ?
Le diagnostic de la MPOC est basé sur un examen physique, un questionnaire de santé et un test respiratoire appelé spirométrie. La spirométrie est importante pour confirmer le diagnostic, car certains symptômes de la MPOC sont similaires à ceux d'autres maladies pulmonaires, notamment l'asthme. Chez une personne atteinte de MPOC, les résultats de la spirométrie ne s'amélioreront pas après l'administration d'un bronchodilatateur, alors qu’ils s’améliorent chez les personnes qui souffrent d’asthme.Quels sont les symptômes de la MPOC?
Les premiers symptômes passent souvent inaperçus. Les gens ont tendance à croire qu’il est normal de tousser et d’avoir le souffle court parce qu’ils fument ou sont plus âgés. Ils ne consultent habituellement un médecin que lorsque les symptômes sont devenus tellement importants qu’ils nuisent à leurs activités quotidiennes.
Les symptômes de MPOC peuvent inclure :
- de la difficulté à respirer ou la sensation d’avoir le souffle court (dyspnée);
- une toux persistante;
- une production excessive de sécrétions bronchiques;
- une oppression dans la poitrine;
- une fatigue constante;
- une perte de poids (dans le cas d’emphysème).
Au début de la maladie, l’essoufflement ne se manifeste qu’avec un effort. À mesure que la maladie progresse, les symptômes apparaissent lors d’exercices de plus en plus légers, jusqu’à être présents même au repos.
Quel est le traitement de la MPOC?
Il n’est pas possible de guérir la MPOC, mais les divers volets du traitement permettent de maîtriser les symptômes, de diminuer le risque de surinfections et de maintenir une bonne qualité de vie.
Cessation tabagique
Si vous fumez encore, l’arrêt du tabac est la seule intervention qui peut empêcher la maladie de progresser. Il réduira également le risque de complications, telles que les maladies cardiovasculaires et le cancer du poumon.
Il n’est pas facile d’arrêter de fumer, mais votre pharmacien peut vous prescrire des aides au sevrage tabagique et vous soutenir jusqu’à ce que vous y parveniez. Vous devez également essayer d’éviter le tabagisme passif, la pollution de l’air et les irritants (par exemple, les parfums, la poussière), qui sont également nocifs pour les poumons.
Mode de vie sain
Faire de l’activité physique régulièrement est une autre mesure importante. L’activité physique améliore la capacité respiratoire, la résistance aux infections et la santé cardiovasculaire. Elle a un effet positif sur le sommeil et l’humeur. Combinée à une saine alimentation, elle contribue également à maintenir un poids santé et à avoir plus d’énergie.
Une saine alimentation est particulièrement importante pour les personnes qui souffrent d’emphysème. En raison des dommages à leurs poumons, ces personnes ont besoin de plus d’énergie pour respirer. Une nutritionniste peut vous aider à faire de bons choix alimentaires.
Si vous souffrez de bronchite chronique, vous devriez boire beaucoup de liquide chaque jour (s’il n’y a pas de contre-indication médicale) afin de rendre les sécrétions bronchiques moins visqueuses et plus faciles à expulser.
Participer à un programme de réadaptation pulmonaire est un bon moyen d’améliorer votre qualité de vie. Ces programmes sont conçus pour aider les personnes atteintes de MPOC à mieux vivre avec leur maladie grâce à des stratégies de respiration, des conseils sur l’exercice et la gestion du stress et d’autres techniques utiles au quotidien. Votre pharmacien ou votre médecin peut vous aider à trouver un programme dans votre région. Certains programmes sont proposés en ligne.
Vaccination
Plusieurs vaccins sont recommandés aux personnes souffrant d’une MPOC afin de réduire leur risque de complications. C’est le cas des vaccins contre la grippe, la COVID-19 et les pneumonies à pneumocoque.
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est un autre virus qui peut entraîner de graves complications chez les personnes atteintes de MPOC. Un vaccin est offert aux personnes âgées de 60 ans et plus. Il n’est pas couvert par les régimes publics d’assurances-médicaments, mais les régimes privés peuvent en couvrir les coûts. Demandez à votre pharmacien si ce vaccin est une bonne option pour vous.
Se laver les mains fréquemment est aussi une bonne habitude à prendre pour éviter de contracter ou de transmettre des microbes.
Traitement pharmacologique
Le traitement pharmacologique actuel repose sur différents types de médicaments, généralement sous forme d’inhalateurs. Votre pharmacien vous enseignera comment bien utiliser vos inhalateurs afin d’en tirer tous les bienfaits. Vous devriez vérifier auprès de votre pharmacien que votre technique est toujours correcte au moins une fois chaque année. Il est facile d’oublier une étape avec le temps, ce qui peut avoir un impact sur l’efficacité du traitement.
Les bronchodilatateurs ouvrent les bronches pour permettre à l’air de passer plus facilement, ce qui diminue l’essoufflement. Il existe deux classes de bronchodilatateurs : les bêta2-agonistes et les anticholinergiques. Il se peut que votre médecin vous prescrive les deux puisqu’ils agissent différemment pour soulager l’essoufflement et diminuer la toux. Les bronchodilatateurs à longue action doivent être pris régulièrement tous les jours alors que ceux qui ont une courte action sont utilisés comme médicament de secours pour soulager des symptômes qui pourraient survenir malgré le traitement d’entretien.
Les corticostéroïdes inhalés peuvent être utilisés en association avec les bronchodilatateurs afin de réduire le risque d’infections des poumons, surtout chez les personnes qui ont des infections à répétition.
Dans le cas d’une infection pulmonaire, des antibiotiques par voie orale sont prescrits. Il est important de suivre les indications de votre pharmacien afin d’assurer la meilleure efficacité possible. Des comprimés de cortisone peuvent aussi être prescrits afin de diminuer l’inflammation des bronches et de faciliter la respiration. La combinaison d’un antibiotique et de cortisone est communément appelée « plan d’action ».
Traitement par l’oxygène
Certaines personnes peuvent avoir besoin d’un traitement par l’oxygène. Ceci peut être pour une courte période, par exemple lors d’une crise, ou à long terme dans des cas plus avancés de MPOC. Un manque d’oxygène fait travailler inutilement le cœur, augmente l’essoufflement, diminue la qualité de vie et augmente la confusion. L’oxygénothérapie permet de corriger le manque d’oxygène dans le sang et ainsi d’améliorer la qualité de vie.
Qu’est-ce qu’une exacerbation aiguë de la MPOC?
Il n’est pas rare que les symptômes de la MPOC s’aggravent à la suite d’une infection respiratoire aiguë (comme un rhume ou la grippe) ou d’une exposition à des irritants (par exemple, smog, fumée). C’est ce qu’on appelle une exacerbation aiguë.
Les signes et symptômes d’une exacerbation aiguë peuvent inclure une fatigue, de l’essoufflement ou une toux accrue par rapport à d’habitude, un changement de couleur du mucus (jaune, vert ou brun), une augmentation de la quantité, de l’épaisseur ou de la viscosité du mucus, de la fièvre, des maux de gorge ou des symptômes de rhume, des chevilles enflées, le besoin de dormir en position assise plutôt qu’allongée ou une sensation inhabituelle de maladie ou de malaise.
Lors d’une exacerbation aiguë, les médicaments d’entretien doivent être pris comme d’habitude et le médicament de secours peut être utilisé plus fréquemment pour soulager l’essoufflement.
Des antibiotiques peuvent être nécessaires si le mucus est coloré (jaune, vert ou brun) et plus abondant que d’habitude, ou s’il est associé à un essoufflement accru, car cela est généralement lié à une infection bactérienne. Si l’exacerbation est causée par une infection virale, comme la grippe ou la COVID-19, des médicaments antiviraux peuvent être prescrits. La prednisone peut également être prescrite lors d’une exacerbation aiguë pour améliorer la respiration.
Votre professionnel de la santé peut vous remettre un plan d’action comprenant des prescriptions d’antibiotiques et de prednisone, ainsi que des instructions sur le moment de les utiliser. Cela vous permettra de commencer le traitement vous-même si vous avez une autre exacerbation à l’avenir. Si vous ne savez pas quand prendre l’antibiotique ou la prednisone en fonction de vos symptômes, demandez conseil à votre pharmacien.
Si vous n’avez pas de plan d’action et que vous présentez des symptômes d’infection pulmonaire, consultez votre équipe soignante. Si, en plus de vos autres symptômes, vous présentez l’un des signes d’alarme suivants, vous devez appeler le 911 ou demander à quelqu’un de vous emmener aux urgences :
- douleur thoracique ;
- vertiges, confusion ;
- lèvres ou doigts bleus.
Aller chercher du soutien
Comme la plupart des maladies chroniques, la MPOC peut entraîner des problèmes de sommeil, de l’anxiété ou des symptômes de dépression. Si vous ressentez l’un de ces symptômes, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé, comme votre médecin, votre pharmacien ou un psychologue. Avec l’aide d’un groupe de soutien ou de votre famille et de vos amis, ainsi qu’avec les conseils d’un professionnel de la santé, vous pouvez réussir à surmonter ces défis.
Votre pharmacien peut vous aider !
Si vous avez des questions sur la MPOC ou sur vos médicaments, n’hésitez pas à demander l’avis professionnel de votre pharmacien. Dans plusieurs provinces, les pharmaciens peuvent apporter des modifications au traitement de la MPOC afin d’en améliorer l’efficacité ou la sécurité.
Les renseignements contenus dans cet article sont présentés strictement à titre informatif et ne visent pas à fournir des renseignements complets sur les sujets traités ni à remplacer les conseils d’un professionnel de la santé. Ces renseignements ne constituent pas des consultations, diagnostics ou opinions médicales, et par conséquent, ne doivent pas être interprétés comme tels. Veuillez consulter votre professionnel de la santé si vous avez des questions au sujet de votre état de santé, de vos médicaments ou de votre traitement.