La maladie de Parkinson : définition, symptômes et causes
Si les tremblements sont souvent associés à la maladie de Parkinson, il existe d'autres symptômes qui vous sont peut-être moins familiers. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur les symptômes moteurs et non moteurs et les traitements de cette maladie neurodégénérative.
Qu'est-ce que la maladie de Parkinson?
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative, ce qui signifie qu’elle est le résultat d’une destruction progressive de certaines cellules du cerveau. Dans la maladie de Parkinson, ce sont les cellules qui produisent la dopamine qui sont détruites. La dopamine est une substance chimique qui joue un rôle important dans le contrôle des mouvements. La maladie entraîne donc une perte progressive de la capacité à contrôler certains types de mouvements.
Les symptômes du Parkinson apparaissent progressivement et s'aggravent avec le temps, mais la maladie évolue à un rythme différent pour chaque personne. La maladie de Parkinson n'est pas mortelle et ne réduit généralement pas l'espérance de vie. Toutefois, à mesure que la maladie évolue, des complications graves peuvent accroître certains risques. Par exemple, les troubles de l'équilibre peuvent entraîner des chutes et les troubles de la déglutition peuvent conduire à une pneumonie d'aspiration, toutes deux pouvant être fatales.
Qui peut être atteint de la maladie de Parkinson?
Chaque année, environ 10 000 Canadiens reçoivent un diagnostic de parkinsonisme, terme générique qui englobe la maladie de Parkinson, le parkinsonisme secondaire et le parkinsonisme atypique. La plupart des cas de parkinsonisme sont dus à la maladie de Parkinson (MP).
L'âge moyen d'apparition de la maladie est de 60 ans, mais 5 à 10 % des cas surviennent avant 40 ans et 20 % avant 50 ans (forme précoce de la MP). Les hommes sont plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson que les femmes (60 % des cas contre 40 %).
Quelles sont les causes de la maladie de Parkinson?
La maladie de Parkinson est une maladie multifactorielle, ce qui signifie que de nombreux facteurs peuvent jouer un rôle dans son développement. Le plus important est l'âge. Plus on vieillit, plus le risque de développer la MP est élevé : elle touche 1 personne sur 400 à l'âge de 60 ans, mais 1 sur 40 à l'âge de 80 ans.
Autres facteurs de risque :
- La génétique. Des recherches ont montré que des mutations sur certains gènes augmentent de risque de maladie de Parkinson.
- L'exposition à certains facteurs environnementaux ou à des toxines. Par exemple, des recherches ont montré un lien entre l'exposition aux pesticides et le développement de la maladie de Parkinson, en particulier chez les agriculteurs.
Quels sont les symptômes de la maladie de Parkinson?
Les symptômes de la maladie de Parkinson varient considérablement d'une personne à l'autre. Au départ, une certaine forme de symptômes moteurs est présente. Des symptômes non moteurs peuvent également être présents au moment du diagnostic ou se développer au fur et à mesure de l'évolution de la maladie.
Symptômes moteurs
Les symptômes moteurs affectent les mouvements. Au début, ils ont tendance à affecter un seul côté du corps, mais finissent généralement par toucher les deux côtés avec la progression de la maladie. Pour la plupart des gens, les symptômes fluctuent d'un jour à l'autre, de sorte que la personne a de bons et de moins bons jours.
- Bradykinésie, c'est-à-dire la difficulté à commencer et à maintenir un mouvement. Les mouvements sont plus lents et plus petits. Par exemple, la personne marche en traînant les pieds ou en faisant des pas plus petits, son écriture devient plus petite, sa voix s'affaiblit, elle n'a pas d'expressions faciales et cligne moins des yeux. Cela peut également conduire à un écoulement de salive et à une difficulté à avaler.
- Tremblements au repos. Ils se produisent lorsque les muscles de la main, du pied ou de la mâchoire sont au repos et s'arrêtent généralement pendant le mouvement. Bien que les tremblements soient le signe le plus visible de la maladie de Parkinson, ils ne touchent pas tous les patients. Environ un tiers des patients n'en ont pas.
- Rigidité ou raideur des membres ou d'autres parties du corps. Au fur et à mesure que la maladie progresse, la rigidité augmente et rend les mouvements plus difficiles.
- Problèmes d'équilibre, en particulier lors des changements de position, ce qui augmente le risque de chute.
- Épisodes de blocage (aussi appelé freezing), en particulier au début de la marche. La personne a l'impression d'avoir les pieds collés au sol pendant quelques secondes avant de pouvoir faire le premier pas.
Symptômes non moteurs
Plusieurs symptômes non moteurs ont été associés à la maladie de Parkinson. Certains d'entre eux peuvent apparaître avant les symptômes moteurs, mais sont souvent négligés, car les gens les associent aux effets du vieillissement normal.
- Dépression, anxiété ou apathie (manque d'intérêt pour les choses ou la vie en général)
- Problèmes de sommeil tels que difficultés à rester endormi, somnolence diurne, rêves bizarres (troubles du comportement en sommeil paradoxal), syndrome des jambes sans repos.
- Constipation
- Problèmes de vessie
- Changements d'odorat et de goût
- Baisse soudaine de la pression artérielle lors d'un changement de position (hypotension orthostatique)
- Enflure des jambes
- Transpiration abondante
- Fatigue
- Problèmes sexuels, p. ex. changement de libido, dysfonctionnement érectile
Comment la maladie de Parkinson évolue-t-elle?
La classification suivante en 5 stades date de 1967 et ne prend pas en compte les symptômes non moteurs, mais elle donne une vue d'ensemble de l'évolution de la maladie de Parkinson. Chaque personne étant unique, on ne peut pas prédire à quelle vitesse la maladie évoluera.
- Stade 1 : Symptômes légers qui ne touchent généralement qu'un côté du corps. Les symptômes les plus courants sont de légers tremblements, une légère raideur ou des changements mineurs dans la posture ou la marche. Les symptômes peuvent ne pas être perçus par les autres et n’affectent généralement pas la capacité à faire ses activités quotidiennes.
- Stade 2 : Les symptômes moteurs sont plus marqués et touchent généralement les deux côtés du corps. Les tremblements, la rigidité et la bradykinésie (lenteur des mouvements) sont plus prononcés. Les activités quotidiennes sont encore possibles, mais deviennent plus difficiles.
- Stade 3 : L'équilibre est fortement perturbé, ce qui augmente le risque de chute. La personne présente des troubles fonctionnels, mais peut encore vivre de manière autonome avec de l'aide.
- Stade 4 : Les symptômes sont graves et limitent considérablement la capacité à effectuer les activités quotidiennes. La marche peut devenir très difficile. La personne peut avoir besoin d'aide pour la plupart des activités de la vie quotidienne, ce qui réduit considérablement son autonomie.
- Stade 5 : La personne est souvent alitée, car la raideur et les autres symptômes moteurs l’empêchent de se tenir debout et rendent la marche extrêmement difficile. La personne est très dépendante de ses soignants pour tous les aspects de sa vie quotidienne et a généralement besoin de soins 24 heures sur 24.
Comment traite-t-on la maladie de Parkinson?
Il n'existe actuellement pas de traitement qui peut guérir la maladie de Parkinson. Cependant, il est possible de réduire les symptômes moteurs et non moteurs et d’améliorer la qualité de vie.
Pour les symptômes moteurs, la pierre angulaire du traitement consiste à augmenter les niveaux de dopamine dans le cerveau. Pour la plupart des patients, le traitement de première intention est un médicament appelé lévodopa. Toutefois, d'autres médicaments peuvent être prescrits en fonction du stade de la maladie, des symptômes, de l'âge ou d'autres facteurs. Tous ces médicaments peuvent améliorer considérablement les symptômes moteurs et la qualité de vie, mais ils ne ralentissent pas la progression de la maladie. Il peut être nécessaire d'adapter le traitement en fonction de l'évolution de la maladie.
Il est très important de prendre le médicament contre les symptômes moteurs au bon moment chaque jour pour maximiser son efficacité. Tout retard peut réduire son efficacité. Sauter des doses peut rendre difficile l'atteinte ou le retour à un fonctionnement optimal.
Le traitement des symptômes non moteurs est spécifique à chaque symptôme et dépend de leur impact sur l'état de santé général et la qualité de vie. Certains peuvent être soulagés par des changements de mode de vie, tandis que d'autres peuvent nécessiter la prise de médicaments.
Des interventions chirurgicales sont également possibles si la maladie ne répond pas bien aux médicaments et si les symptômes sont graves et très invalidants.
D'autres mesures sont aussi recommandées pour contribuer au maintien d’une bonne qualité de vie, par exemple :
- Rester actif. Un programme d'exercices adapté permet d'améliorer l'équilibre, l'endurance musculaire et la mobilité.
- Avoir une saine alimentation
- Apprendre à gérer le stress
- Obtenir les conseils d'un ergothérapeute pour faciliter les activités quotidiennes et réduire le risque de chutes
Du soutien, c’est important!
Si vous ou l'un de vos proches êtes atteint de la maladie de Parkinson, assurez-vous d'obtenir le soutien de votre famille et de vos amis. Se joindre à un groupe de soutien aide beaucoup de personnes atteintes de la maladie de Parkinson à faire face aux défis quotidiens liés à leur maladie. Au Canada, il existe plusieurs ressources d’aide destinées spécifiquement aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson. N'hésitez pas à les contacter pour en savoir plus sur leurs services.
Votre pharmacien est là pour vous!
Votre pharmacien travaillera avec vous et votre équipe de soins afin d'optimiser votre médication pour vous aider à gérer vos symptômes moteurs et non moteurs. N'hésitez pas à lui demander conseil si vous ressentez des effets secondaires ou si vous avez de la difficulté à prendre vos médicaments tels qu'ils vous ont été prescrits.
Consultez toujours votre pharmacien avant de prendre des médicaments en vente libre ou des produits de santé naturels, car certains peuvent aggraver les symptômes de la maladie de Parkinson ou interagir avec vos médicaments.
Les renseignements contenus dans cet article sont présentés strictement à titre informatif et ne visent pas à fournir des renseignements complets sur les sujets traités ni à remplacer les conseils d’un professionnel de la santé. Ces renseignements ne constituent pas des consultations, diagnostics ou opinions médicales, et par conséquent, ne doivent pas être interprétés comme tels. Veuillez consulter votre professionnel de la santé si vous avez des questions au sujet de votre état de santé, de vos médicaments ou de votre traitement.